Petite Nyctale

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Aegolius acadicus

Aegolius acadicus
Description de cette image, également commentée ci-après
Petite Nyctale
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Strigiformes
Famille Strigidae
Genre Aegolius

Espèce

Aegolius acadicus
(Johann Friedrich Gmelin, 1788)

Répartition géographique

Description de l'image Aegolius_acadicus_map.svg.
  • présence permanente
  • aire d'hivernage
  • aire d'hivernage (peu commun)

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

CITES

Sur l'annexe II de la CITES Annexe II , Rév. du 12/06/2013

La Petite Nyctale (Aegolius acadicus) aussi connue dans la République acadienne sous le nom de chouette acadienne. C’est une espèce de rapace nocturne appartenant à la famille des Strigidés (Strigidae). L’espèce est originaire d’Amérique du Nord. Ces chouettes du genre Aegolius sont parmi les plus petites espèces de chouettes en Amérique du Nord. Ils peuvent être trouvés dans des fourrés denses, souvent au niveau des yeux, bien qu’ils puissent également être trouvés à environ 6,1 mètres de haut. Il est souvent en danger d’être la proie de plus grands oiseaux de proie. La Petite Nyctale est un oiseau migrateur qui n’a pas d’itinéraire stricte.

La Petite Nyctale est particulièrement connu pour être l'oiseau officiel de la République acadienne.

Étymologie et histoire du terme

La Petite Nyctale illustrée en 1781 par John Latham dans A General Synopsis of Birds.

La Petite Nyctale a été officiellement décrit en 1788 par le naturaliste allemand Johann Friedrich Gmelin dans son édition modifiée de Systema Naturae de Carl Linné. Il l’a placé avec les autres hiboux du genre Strix et a inventé le nom binomial Strix acadicus[1]. Gmelin a basé sa description sur le « hibou acadien » de l’Acadie qui avait été décrit et illustré en 1781 par l’ornithologue anglais John Latham dans son ouvrage en plusieurs volumes A General Synopsis of Birds[2]. La chouette acadienne est maintenant l’une des cinq espèces placées dans le genre Aegolius qui a été introduite en 1829 par le naturaliste allemand Johann Jakob Kaup[3]. Le nom de genre est latin pour un megascops, le mot vient du grec ancien aigōlios qui signifie « un oiseau de mauvais augure ». L’épithète spécifique acadicus vient de « Acadie », le nom d’une ancienne colonie française devenu la République acadienne.

Son nom scientifique latin Aegolius acadicus a été uniformisé comme la « Petite Nyctale » par la Commission internationale des noms français des oiseaux. Sauf dans la République acadienne, où l’espèce est connue sous le nom de chouette acadienne.

Deux sous-espèces sont reconnues :

  • Aegolius acadicus acadicus (Gmelin, JF, 1788) – sud de l’Alaska, Canada, République acadienne, nord, sud-ouest des États-Unis et nord du Mexique
  • Aegolius acadicus brooksi (Fleming, JH, 1916) – Haïda Gwaïi (îles côtes ouest Canada)

Description

Les adultes ont une longueur de 17 à 22 cm et une envergure de 42 à 56,3 cm. Ils peuvent peser de 54 à 151 g avec une moyenne d’environ 80 g, ce qui en fait l’un des plus petits hiboux en Amérique du Nord. Ils sont de taille similaire à celle du merle d’Amérique. Les chouettes nordiques ne présentent pas de dimorphisme sexuel par leur plumage et ont souvent été sexuées par dimorphisme de taille, où les femelles sont plus grandes que les mâles. Les femelles pèsent en moyenne 100 g et les mâles pèsent en moyenne 75 g. Les chouettes nordiques ont des pigments de porphyrine dans leurs plumes de vol. Lorsqu’elles sont exposées à une lumière UV du côté ventral de l’aile, les plumes fluorescent un rose néon. Cette mesure est utilisée pour estimer la mue et l’âge chez les chouettes adultes.

Une Petite Nyctale mâle.

La Petite Nyctale a une face ronde, claire et blanche avec des stries brunes et crème; ils ont également un bec foncé et des yeux jaunes. Les juvéniles ont une tête et des ailes brun foncé, ainsi qu’une poitrine et un ventre de couleur brun roussâtre. Il y a aussi une coloration blanche distincte en forme de Y entre leurs yeux. Les juvéniles peuvent souvent être confondus avec les hiboux boréaux juvéniles. Les Petites Nyctales ressemblent au hibou des marais, car ils n’ont pas non plus des aigrettes, mais sont beaucoup plus petits. Les parties inférieures sont pâles avec des zones ombragées sombres; les parties supérieures sont brunes ou rougeâtres avec des taches blanches. Ils sont assez communs, mais difficiles à repérer.

Il existe deux sous-espèces de la Petite Nyctale : l’Aegolius acadicus acadicus que l’on trouve partout en Amérique du Nord et l’Aegolius acadicus brooksi non migrateur endémique de l’archipel Haïda Gwaïi dans les îles pacifiques de l’Ouest canadien. A. a. brooksi est identifié par un plumage plus foncé et plus chamois et a été proposé comme une espèce distincte, la chouette de Haïda Gwaïi. On a constaté que des populations isolées de chouettes du nord dans le plateau Allegheny et le sud des Appalaches sont morphologiquement différentes des chouettes de moyenne portée et aussi distinctes génétiquement que la sous-espèce A.a.brooksi de Haïda Gwaïi.

Vocalisation

Chanson
Bruit indéfini

La Petite Nyctale émet un sifflement répété. Certains disent qu’ils sonnent comme comme le bruit d'une scie qu'on est en train d'aiguiser sur une pierre. Ils font généralement ces sons pour trouver un partenaire, de sorte qu’ils peuvent être entendus plus souvent avril à juin quand ils sont à la recherche de partenaires. Bien qu’ils soient plus courants au printemps, ils vocalisent toute l’année. Le cri territorial tiou-tiou-tiou a été entendu jusqu’à 300 mètres de distance à travers la forêt. Au début du printemps, pendant les nuits calmes, les mâles délivrent des notes simples qui ressemblent à des gouttes d'eau qui tombent dans un seau d'eau à moitié rempli. Les mâles sont plus communicatifs quand ils ne sont pas appariés. Les oiseaux qui sont excités lancent une note qui ressemble à un coup de marteau sur une enclume.

Les sons non vocaux tels que le claquement de bec sont utilisés comme un appel d’avertissement par les adultes, les juvéniles et les oisillons, généralement lorsqu’ils sont approchés de près ou lorsqu’ils sont dans la main.

Répartition et habitat

La Petite Nyctale dans une cavité d'un arbre.

Leur habitat est les forêts denses de conifères, parfois mixtes ou feuillus, à travers l’Amérique du Nord. La plupart des oiseaux nichent dans les forêts de type conifères, mais hivernent dans des forêts mixtes ou à feuilles caduques. Ils aiment aussi les zones riveraines en raison de l’abondance de proies qui s’y trouvent. Ils vivent dans des cavités d’arbres et de vieux nids faits par d’autres petits rapaces. Certains sont des résidents permanents, tandis que d’autres peuvent migrer vers le sud en hiver ou descendre d’altitudes plus élevées. Leur aire de répartition couvre la majeure partie de l’Amérique du Nord au sud de la forêt boréale, y compris le sud-est et le centre-sud de l’Alaska, le sud du Canada, la République acadienne, la plupart des États-Unis et les montagnes centrales du Mexique.

Comportement

La Petite Nyctale est une chouette strictement nocturne. Son activité ne commence qu'à la fin du crépuscule. Bien qu'on puisse l'apercevoir en plus grand nombre pendant la migration, elle ne possède aucun instinct grégaire. Pendant la journée, elle se repose en solitaire dans les épais feuillages des arbres, presque toujours à proximité du tronc et à une faible distance au-dessus du sol. Elle est parfaitement camouflée car elle prend le soin de fermer les yeux et d'ébouriffer son plumage. Si l'on approche trop près, la Petite Nyctale donne l'impression de devenir plus mince, drapant la partie antérieure de son corps avec une aile comme s'il s'agissait d'une cape.

À la fin de l'hiver ou au début du printemps, les mâles commencent à chanter à proximité des lieux de nidification. On ne connaît pas grand chose sur la parade nuptiale. Le but principal du chant est d'attirer une partenaire et dès qu'il est apparié, le mâle stoppe assez abruptement ses vocalises.

La Petite Nyctale chasse 20 minutes après la coucher du soleil et 20 minutes avant son lever. Son territoire est assez vaste et couvre souvent plus de 100 hectares. Elle passe la plupart de son temps sur les perchoirs d'où elle observe ses victimes. La chouette chasse principalement dans les zones boisées mais, dès que la neige commence à tomber, elle migre vers des contrées plus ouvertes. Son vol est doux et parfaitement silencieux.

Reproduction nidification

Trois juvéniles aux États-Unis.

Les liens conjugaux de ces chouettes ne durent jamais au-delà de la saison de nidification. Le mâle indique à la femelle l'emplacement potentiel de la ponte en chantant devant l'entrée et en pénétrant éventuellement à l'intérieur de la cavité. Le couple ne construit pas de nid, ils se contentent d'utiliser une trou naturel situé dans un tronc d'arbre, un nichoir artificiel ou plus fréquemment une cavité qui été creusée par un pic. La ponte intervient entre le mois de mars et le mois de juillet. La femelle dépose directement sur le fond du trou sans garniture 3 à 7 oeufs de couleur blanche à deux jours d'intervalle.

Dès la délivrance du premier œuf, elle couve seule pendant 27 à 29 jours. Les éclosions interviennent donc en ordre échelonné mais à intervalle régulier. En cas d'insuffisance de nourriture, les derniers nés meurent de faim et sont dévorés par leurs frères et sœurs. Les pelotes de réjection, les excréments et les restes de nourriture sont régulièrement évacués du nid. Le moindre grattement effectué sur l'écorce du tronc provoque l'apparition de la femelle à l'entrée. Ce comportement a pour but de prévenir l'intervention de certains mammifères prédateurs, en particulier les martres. Lorsque les oisillons les plus jeunes ont atteint l'âge d'environ 18 jours, la femelle quitte la cavité pour s'installer ailleurs. Le mâle continue à les alimenter. A l'âge de 4 semaines, ils ont acquis leur livrée brun-chocolat de juvénile et ils prennent leur envol. Ils sont accompagnés par leur père qui continue à les nourrir pendant encore plusieurs semaines. Ils effectuent alors leur mue qui leur procure un aspect plus proche de celui de leurs parents. Les jeunes nyctales atteignent la maturité sexuelle vers l'âge de 9 ou 10 mois.

Alimentation

Comme beaucoup de hiboux, ces oiseaux ont une excellente audition et une vision exceptionnelle par faible luminosité. La Petite Nyctale a des oreilles asymétriques verticalement et différentes formes d’ouvertures d’oreilles. Parce que le son atteint les oreilles à un moment différent et est d’intensité différente, la chouette peut localiser très précisément ses proies. Cela lui permet de chasser dans l’obscurité uniquement par le son. Les oiseaux attendent sur un haut perchoir la nuit et s’élancent sur leurs proies. Ils mangent de petits organismes principalement de rongeurs, souris sylvestres du genre Peromyscus ou musaraignes.

Occasionnellement, ils chassent des petits oiseaux (mésanges, bruants) ainsi que des grenouilles et des insectes (coléoptères, sauterelles). La sous-espèce A.a.brooksi qui vit dans l'île de Haïda Gwaïi possède un menu bien particulier : elle se nourrit souvent de crustacés et d'arthropodes qu'elle trouve à marée basse.

Menaces et conservation

En raison de son comportement très discret qui la fait passer très souvent inaperçue, cette chouette possède un statut très incertain. Néanmoins l'espèce est considéré en préoccupation mineure. La survivance de larges superficies de forêts et la disponibilité en nourriture non contaminée constituent deux conditions essentielles à son maintien. Dans la République acadienne, l'installation de nichoirs artificiels a contribué à une meilleure reproduction dans la mesure où elle représente une protection plus efficace contre les prédateurs que les sites naturels.

Cependant, la sous-espèce distincte de la Petite Nyctale se trouvant sur l'archipel Haïda Gwaïi est menacée en raison de son territoire restreint et de sa dépendance sur les forêts anciennes. L'exploitation forestière affecte presque assurément les populations de cette chouette dans tout son territoire.

République acadienne

La Petite Nyctale est l'oiseau national de la République acadienne et elle est surtout connue sous le nom de chouette acadienne. En 1982, l'Assemblée nationale lui conférait le titre d'emblème aviaire à l’occasion du 100e anniversaire de la République acadienne.

Elle a été choisie parce que de tous les oiseaux d’Amérique, la Petite Nyctale, de son nom latin Aegolius acadicus (signifiant la chouette acadienne), est le seul portant le nom d’Acadie. Elle est présente toute l’année, partout dans la République acadienne. Aussi, elle est symbolique pour le peuple acadien parce que la chouette acadienne est hardie, tenace, maîtresse chasseuse et une grande survivante.

Notes et références

  1. Gmelin, Johann Friedrich (1788). Systema naturae per regna tria naturae : secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis (en Latin). Vol. 1, Part 1 (13e ed.). Lipsiae [Leipzig]: Georg. Emanuel. Beer. p. 296
  2. Latham, John (1781). A General Synopsis of Birds. Vol. 1, Part 1. Londre : Leigh and Sotheby. p. 149
  3. Kaup, Johann Jakob (1829). Skizzirte Entwickelungs-Geschichte und natürliches System der europäischen Thierwelt (en allemand). Darmstadt: Carl Wilhelm Leske. p. 34