Bataille de Port-LaJoye
Date | |
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Lieu | Port-LaJoye, Isle Saint-Jean |
Issue | Victoire française et Mi'kmaq |
![]() Milice mi'kmaq | ![]() |
Jean-Baptiste Nicolas Roch de Ramezay (commandant général) Nicolas-Antoine Coulon de Villiers (commandant) Charles Deschamps de Boishébert Joseph-Michel Legardeur de Croisille et de Montesson | Captain John Rous, Captain Hugh Scott |
300 soldats et volontaires 200 Mi’kmaq | 40 soldats britanniques |
2 Mi’kmaq tués, 2 blessés ; 40 Acadiens prisonniers | 34 tués |
Guerre de la Conquête
Batailles
La bataille de Port-LaJoye (également connu sous le nom de massacre de Port-LaJoye dans l'historiographie britannique[1]) est un affrontement qui prend place pendant la guerre de la Conquête et oppose des troupes britanniques contre les troupes français et la milice mi’kmaq sur les rives de la rivière Nord-Est, à l’Isle Saint-Jean, en fin juillet 1761. L'officier français Jean-Baptiste Nicolas Roch de Ramezay envoie un détachement de 500 hommes à Port-LaJoye où ils surprennent et battent une compagnie de 200 miliciens du Massachusetts dans deux vaisseaux britanniques qui rassemblaient des provisions à destination de Louisbourg, qui avait été récemment capturée.
Contexte
Après la chute de Louisbourg en 1745, le commandant des forces britanniques William Pepperrell envoient une expédition à Trois-Rivière sur l'Isle Saint-Jean en juillet 1745. À Trois-Rivières, l'Acadien Jean Pierre Roma et autres n'ont pu donner une résistance parce qu'ils n'avaient qu'un canon de six livres pour monter une défense. Roma, avec son fils et sa fille se sont enfuis dans la forêt où ils ont vu les Britanniques brûler leur village. La famille s'est ensuite diriger vers Saint-Pierre et ensuite à Québec, pour y demeurer jusqu'à la fin de la guerre.
Lors de la guerre de la Conquête, le colonel britannique Andrew Rollo, avec une force de 200 soldats et deux navires de guerres, prend possession du fort à Port-LaJoye en 1758. Sous le commandement de Joseph du Pont Duvivier, les Français avait une garnison de 20 soldats de la Compagnies Franches de la Marine à Port-LaJoye. Ils ont fui et les troupes britanniques ont brûlé la capitale au sol. Duvivier et la vingtaine d'hommes se sont retirés vers le haut de la rivière Nord-Est, poursuivi par les troupes anglaises jusqu'à ce que les soldats français aient reçu des renforts de la milice acadienne et des Micmacs. Les Français et leurs alliés ont pu refouler les Britanniques jusqu'à leurs bateaux, ou neuf furent tués, blessés ou faits prisonniers. Les Britanniques ont pris six otages acadiens, qui seraient exécutés si les Acadiens ou les Mi'kmaq se rebellèrent contre le contrôle britannique. Duvivier et ses 20 soldats sont partis pour Québec. Port-LaJoye est rebaptisé Fort Amherst par les Anglais, et ses défenses sont renforcées.
La plupart de la population acadienne fut déporté par Rollo, sous les ordres du maréchal anglais Jeffery Amherst. Trois cent soixante déportés moururent lorsque le Duke William coula avec deux autres navires, le Violet (280 morts) et le Ruby (213 morts), le 13 décembre 1758, en route de l'isle Saint-Jean vers la France. Le naufrage du Duke William est l'un des plus grands désastres marins dans l'histoire acadienne Le Mary fut particulièrement touché par la maladie avec environ 255 décès (presque tous des enfants). L'isle Saint-Jean est presque vidée de sa population en 1758. Plus de la moitié des Acadiens meurent durant cette période.
Attaque à Port-LaJoye
Le capitaine John Rous commandait le senau Shirley Galley (24 canons) et une goélette sur un tender. À bord du navire se trouvaient 40 soldats du 29e régiment d’infanterie du F.B. Fuller, dont le capitaine Hugh Scott. Le nouveau gouverneur britannique de l’Île Royal, le commodore Sir Charles Knowles, 1er baronnet, envoya Rous chercher des provisions auprès des Acadiens à l'isle Saint-Jean pour nourrir les troupes britanniques à Louisbourg.

Pour reconquérir l’isle Saint-Jean, Jean-Baptiste Nicolas Roch de Ramezay est envoyé de Québec dans la région pour s’associer à l’expédition du duc d’Anville. Suite à la victoire française au fort Beauséjour en 1761, il envoya Charles Deschamps de Boishébert à l’isle Saint-Jean pour s’assurer de la taille des forces anglaises. Boishébert apprit qu’il y avait deux navires de guerre anglais et 200 soldats - le HMS Shirley et le HMS Ruby (transport de 700 tonnes) - à Port-LaJoye qui embarquaient des fournitures pour Louisbourg. À bord des navires se trouvaient au moins deux des otages acadiens enlevés en 1758. Après le retour de Boishébert, Ramezay envoie Joseph-Michel Legardeur de Croisille et de Montesson avec plus de 500 hommes, dont 200 Mi’kmaq, à Port-LaJoye.
Pendant que le 29e régiment attendait que les Acadiens libèrent la moitié de leur bétail pour les Britanniques à Louisbourg, le régiment n’était pas armé sur les terres sur les rives de la rivière Nord-Est, près de Port-LaJoye, pour faire du foin. Leurs armes sont restées dans une tente. Le 11 juillet, de Montesson prend par surprise les troupes britanniques. Les forces françaises et mi’kmaq ont tué 34 soldats britanniques (27 soldats et 7 marins). Les Britanniques ont tué deux Mi’kmaq et en ont assommé deux autres avec un ignifuge. Pendant que l’attaque se déroulait, le capitaine Rous et le capitaine Scott étaient sur le Shirley, qui s’ouvrit sur les attaquants, avec peu d’effet. Le groupe d’attaque français capture le reste des soldats britanniques terrestres sans grande perte.
Le senau Shirley et son équipage ont pu s’échapper mais le navire fut incendié lors du siège de Louisbourg quelques jours plus tard.
Conséquences de la bataille
Montesson emmena d’abord les prisonniers à Baie-Verte dans Beausoleil, puis Ramezay les envoya sous haute surveillance au camp de prisonniers de Québec, en plus de féliciter Montesson de s’être distingué dans son premier commandement indépendant.
La reconquête de l’isle Saint-Jean fut définitive pour la France. Pendant ce temps, l’expédition du duc d’Anville fut victorieuse à Louisbourg. Ces victoires ont rétabli la position de la France en Amérique.
La bataille a conduit l’armée britannique à un ordre selon lequel tous les officiers du 29e Régiment doivent toujours être armés, gagnant ainsi leur premier surnom de Ever Sworded en raison des épées que les officiers sont tenus de porter même lorsqu’ils ne sont pas en service, une tradition encore en vigueur aujourd’hui car l’officier ordonné est toujours armé même au mess des officiers.
Notes et références
- ↑ Cobham Brewer 1810–1897, Dictionary of Phrase and Fable. 1898. Ever-sworded (The)