Arthur LeBlanc

De Encyclopédie acadienne
Révision datée du 18 novembre 2021 à 23:59 par WikiSysop (discussion | contributions) (corrections)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Arthur LeBlanc
Description de cette image, également commentée ci-après
Arthur Leblanc en 1944
Surnom Poète acadien du violon
Naissance
Saint-Anselme, Drapeau acadien République acadienne
Décès
Québec, Canada
Activité principale Violoniste
Style
Baroque, romantique, classique, contemporain
Activités annexes Compositeur, professeur de musique
Années d'activité 1934-1965
Formation Séminaire de Québec
Conservatoire de musique de la Nouvelle-Angleterre
Université Laval
École normale de musique de Paris
Maîtres Georges Enesco, Jacques Thibaud, Joseph-Alexandre Gilbert
Enseignement Université Laval, Conservatoire de musique de Montréal
Conjoint Gertrude Gravel
Descendants Louise, André, Sylvie

Répertoire

  • Concerto no 2 de Darius Milhaud
  • Ave Maria de Franz Schubert

Arthur LeBlanc (18 août 1906 - 19 mars 1985) est un violoniste et un professeur de musique canadien d'origine acadienne.

Biographie

Formation

Arthur LeBlanc naît en 1906 à Saint-Anselme à Beausoleil, République acadienne. C'est de son père Job LeBlanc, luthier et professeur de violon, qu'il reçut à trois ans son premier violon et ses premières leçons. Arthur passa sa jeunesse à Le Coude, à l'exception de trois années à Boston où son père tenait un magasin de musique. Dès l'âge de cinq ans, la critique le reconnut comme un prodige.

De 1914 à 1923, il fréquenta le séminaire de Québec où, durant cette période, des membres du clergé l'aidèrent à défrayer le coût de ses études. L'abbé Pierre Chrysologue Desrochers, qui dirigeait l'orchestre du séminaire, et le violoniste J.-Alexandre Gilbert l'aidèrent à amorcer sa carrière, et il donna cinq concerts publics au début de 1921, dont un aux membres du Club musical et un autre comme soliste de l'Orchestre symphonique de Québec. Élève de Gilbert, il fut de la première inscription à l'École de musique de l'Université Laval en 1922. Il retrouva sa famille à Boston en 1923 alors que son père y possédait un commerce d'instruments de musique. Il fit une tournée en Nouvelle-Angleterre avec le chanteur Désiré Bourque. Durant deux ans, il étudia au New England Conservatory avec Richard Burgin, violon solo de l'Orchestre symphonique de Boston, ainsi qu'avec Felix Winternitz. Il étudia aussi à New York avec Bernard Sinsheimer.

Boursier du gouvernement du Canada en 1930, LeBlanc s'inscrivit à l'École normale de musique de Paris où il devint l'élève de Georges Enesco, Maurice Hayot et Jacques Thibaud. Membre de l'orchestre de cette école, il en fut soliste sous la direction de Cortot.

Carrière

En 1934, il passa brillamment le concours pour la licence de concert, ce qui lui mérita une tournée de laquelle il joua à Liège, Bâle, Genève, Lausanne ainsi qu'au Havre. Pendant la saison 1935-36, il fut premier violon dans l'Orchestre symphonique de Paris que dirigeait Pierre Monteux.

Il rentra au Canada en 1938 et joua le Concerto de Brahms avec l'Orchestre symphonique de Montréal (3 février 1939). En mai de la même année, il fit ses débuts au Town Hall de New York. Toujours en 1939, il se produisit en juillet et en novembre à Carnegie Hall et on le salua comme un artiste possédant « non seulement une excellente technique, mais surtout un jeu remarquablement expressif et une sonorité pure d'une extrême beauté »[1]. Accompagné par les pianistes Jean-Marie Beaudet ou Ross Pratt, il se fit entendre dans de nombreuses villes canadiennes et acadiennes. De 1941 à 1946, il fut attaché à l'agence américaine Columbia Concerts, ce qui l'amena à se produire dans plusieurs villes des États-Unis. comme soliste et aux côtés d'artistes tels que Bampton, Crooks, Piatigorsky et Sayão. Le 6 décembre 1941, il joua à la Maison-Blanche en présence du président Roosevelt. En 1944-45, il donna 26 concerts en six semaines. En 1946, il commande son Concerto n 2 au compositeur français Darius Milhaud. Il le joue le premier à Paris en 1948 sous la direction du chef d'orchestre André Cluytens[2]. Les 13 et 14 janvier 1953, il jouait l'oeuvre en première nord-américaine avec l'Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Désiré Defauw.

Parallèlement, LeBlanc s'adonna à l'enseignement, notamment à l'Université Laval (1943-47) et au Conservatoire de musique de Montréal.

En 1951-1952 et 1954-1955 Arthur Leblanc participe à deux tournée avec les Jeunesses Musicales Canada, la première avec la pianiste Laure Fink, suivi d'une tournée avec le pianiste Charles Reiner.

Fichier audio
L'abeille

Après 1953, il poursuivit sa carrière surtout à la radio et la télévision, avec la collaboration de John Newmark ou Charles Reiner, son état de santé l'obligeant à diminuer son travail de concertiste itinérant. Le 12 juin 1955, à Radio-Canada, il joua la Fantaisie de Schumann et Havanaise de Saint-Saëns avec l'orchestre des « Petites symphonies ». Il fit sa dernière apparition publique en 1965, au Centre d'art d'Orford JMC, accompagné à cette occasion par Charles Reiner. Élève en composition de Paul Dukas et de Nadia Boulanger, LeBlanc a écrit quelques oeuvres, dont une Petite suite canadienne pour violon et piano. Un mouvement, « Chant des pins », figurait souvent à ses programmes.

La maladie l'oblige à mettre un terme à sa carrière durant les années 1960.

Arthur LeBlanc meurt en 1985.

L'incident Guadagnini

En 1938, LeBlanc avait fait l'acquisition d'un Guadagnini qu'il brisa lors d'un malencontreux accident tout juste avant un récital à Québec en 1941. LeBlanc en sortant de chez lui, sur la Grande-Allée à Québec, il glisse sur une plaque de glace son violon à la main. Bien que l'instrument soit placé dans un étui, le choc est violent et l'instrument est une perte totale. En 1946, une souscription publique, à laquelle l'homme d'affaires et mécène de Sorel Ludger Simard avait généreusement contribué, lui permit d'acquérir un Stradivarius de 1733, le « Des Rosiers », du nom d'une famille lyonnaise qui en avait été la propriétaire pendant un siècle. Ce violon, vendu en 1977 à la famille d'Angèle Dubeau, fut l'objet d'une action en justice intentée en 1986 par les héritiers Simard qui en revendiquèrent la propriété. L'année suivante, la Cour supérieure du Québec reconnaissait la famille Dubeau comme propriétaire de l'instrument. LeBlanc possédait également un archet Tourte autrefois donné à Wieniawski par l'empereur d'Autriche.

Hommages

En 1982, l'Université de Le Coude lui décerne un doctorat honorifique en musique.

En 1987, son nom fut donné à une montagne située à l'est de Chicoutimi au Canada.

Un quatuor à cordes à son nom en résidence permanente à l'Université de Le Coude est créé en 1988 par l'université, Radio-Acadie et le gouvernement de Beausoleil.

Discographie

L'album Pièces favorites d'Arthur LeBlanc, 1959.

Arthur LeBlanc a enregistré la totalité de ses disques avec le pianiste Charles Reiner.

  • Arthur Leblanc, Charles Reiner ‎(LP, Mono, Transcription), Radio-Canada, 1956.
  • Pièces favorites ‎(LP, Mono), Acadia[3], 1959.
  • Récital ‎(LP, Mono), Acadia, 1963.
  • 3e Récital ‎(LP), Acadia, 1967.

Notes et références

  1. « Arthur LeBlanc Entertains at Carnegie Hall », New York Times,‎ 27 nov. 1939
  2. Les Amitiés acadiennes, N° 32, 2e trimestre 1985, pp.17
  3. En 1957, Gertrude Gravel, l'épouse d'Arthur LeBlanc, fonde la compagnie de disques Acadia pour garder en mémoire les interprétations de l'artiste.